Panamecity

Panamecity

"Habemus pipam" (Call girl / Call clik 5)

Notre nuit parisienne nous a conduit au « 41 » rue quincampoix. Après avoir traversé le rez de chaussée et croisé quelques couples débridés, nous découvrons l’intérêt de l’endroit. La salle ne fait pas plus d’une centaine de mètres carrés pourtant il m’est impossible d’observer, d’enregistrer et d’assumer tout ce qui se présente sous mes yeux. Pas tout de suite encore …

-      « Deux vodkas Red Bull »

-      « 48 euros »

-        ....

     

                                  

 

                                                                

                                                                                           Ma carte montre des signes de fatigue.  Je décide d’arrêter le calcul mental. Il est 5h, Paris dort, en partie. Vaut mieux, c’est mieux. Sourire complaisant de la serveuse ou du serveur en me tendant les deux verres. J’avoue ne plus trop savoir de quel genre il s’agit : homme ou femme, la personne assume sa gamme. « Putain c’est cher Nico ici ».  Focalisé, sans même me regarder, il tend sa main verre le verre, le saisit « Oui mais l’avantage est qu’ici, tu ne payes que les boissons. Tout le reste est gratuit. Tu peux ignorer ce qui se passe. Ou regarder, aller de couples en couples et aussi évidemment en profiter si tu sais y faire ». Pour savoir y faire, il suffit de suivre son regard. Une demie douzaine de personnes ont perdu toute notion de pudeur et semblent évoluer dans ce club comme s’ils étaient seuls au monde. Tout le monde les regarde, ils doivent aimer ca. Ils aiment ca, forcément. Je ne connais pas. Une femme culottée d’un petit diamant est prise en charge par deux hommes. Aucun mot n’est échangé. Pas même un regard. La gestuelle parfaite. Chaque mouvement entraine une réaction, un frissonnement qui dirige les 6 mains vers un plaisir partagé. Presqu’un triumvirat, Une partie à trois et pour tous. « Elle va avoir droit à la double pein’ » me beugle Nicolas à l’oreille. Pas besoin de décryptage particulier, j’avais compris le sens des manœuvres. Derrière ce trio, la salle se termine en demi-cercle au milieu duquel est retranché une alcôve faite de coussins rouges et de lampes baroques qui, elle même, semblent de plus ne plus mal à l’aise pour soutenir la lumière au dessus de la femme au corps nu. Elle sait que seuls quelques uns peuvent la voir. Entre elle et moi, un couloir. Rien d’autre. Personne autour ne peut nous atteindre. Je suis sa proie. Elle rien que pour moi. – Non c’est pour moi ? Pourquoi moi ? M’en fous, faut que j’y aille. Oui, elle se caresse croyant que je vais la délivrer d’ici quelques instants – Elle me fait un clin d’œil et sort de l’alcôve. Le regard est tenu et la démarche fière. Elle monte d’autres escaliers puis prend le couloir. « Alors j’y vais, tu penses ? »

« Vas-y, c’est gratos ici. Elles font ca parce qu’elles adorent ca. Toutes ». Le temps de finir mon verre. Quelques gorgées. Elle est partie en haut, a disparu derrière un mur. - Je dois y aller- . Plus que quelques gouttes au fond du verre. « Allez ! ». Je suis sa direction, monte l’étage et tombe sur trois gars qui attendent l’un derrière l’autre. Au bout du couloir, deux poubelles vertes fluos estampillées du logo de la mairie et juste à coté un tabouret coincé entre les poubelles et le mur sur lequel figure la femme au corps nu. Elle s’affaire, prend soin et tente de satisfaire chaque festivalier. Il n’y a aucune contrepartie à cette séance. Ils le savent bien. Elle fait ce qu’elle sait très bien faire et eux patientent sagement jusqu’à ce que le prédécesseur se libère.

Personne ne parle. La mécanique est drôlement bien rôdée - Quel but ?- Pourtant, je ne peux m’empêcher de prendre ma place. Ils ne sont plus que deux devant moi. Je taxe du feu à mon acolyte, sourire gêné mais impatient du mec qui va se faire son petit kiff de la semaine. Pour moi ca sera le second depuis Sonya. Je le regarde se délecter une fois qu’elle a décidé de le prendre en main. Une protection, ca me rassure. Elle se fait plus frénétique. Il vibre, se trémousse, se raccroche au mur du bras droit puis fléchit les jambes dans un abandon submersible. C’est mon tour. Le même regard, que quelques minutes plus tôt, me dévisage à nouveau. Sauf que là, nous ne sommes pas éloignés de 6 mètres. Une dizaine de centimètres, pour le moment. Je la regarde de haut. Elle lève la tête vers moi une dernière fois, puis je plonge ma main dans sa chevelure et l’oriente pour mieux m’oublier. Le temps n’est plus compté. Plus rien n’existe, même les deux mecs qui patientent derrière moi. Alors que j’ai besoin de mes deux bras pour me tenir sur le mur, je connais mon deuxième événement de la soirée. Je vois sa tête ressortir, un sourire malicieux me regarde « Habemus pipam ».

 

 

Je récupère mes esprits et retrouve Nico toujours en train de regarder le parterre de corps qui se chevauchent, s’enlacent et se perdent. Il est temps de partir. La porte s’ouvre sur une rue humide. La petite bruine parisienne nous caresse le visage. Il est presque sept heures et la première nuit de mon week end vient de se passer sans encombre mais avec de nouvelles envies. Je repense à Sonya. Elle me manque déjà. Il faut que je retourne dans le 7ème.

 
 
A suivre....


19/03/2013
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Ces blogs de Voyages & tourisme pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 14 autres membres