Le romantisme noir à Paris Musée d'Orsay, une actualité troublante...
Il ya des expositions plus ou moins "bankable". Il est sûr que le kitch académique de Dali attire les foules. On ne peut s'en plaindre. 900 000 personnes qui consomment du musée comme d'un bien anodin, finalement c'est très bien. Ca démocratise, ça désacralise la culture et ça fait vivre une ville. Paname a bien compris cela.
Mais il y a aussi des paris moins juteux et plus risqués. Des paris pour Paris. L'exposition "L'ange du bizarre" au Musée d'Orsay (62 rue de Lille, Paris 7ème) en est un. Fractionnée en trois parties, elle offre une lecture assez complete de la peinture mentale et angoissée de certains artistes du XIX siecle et du début XX. Soulignant que ces explorations des abîmes étaient contemporaines de la naissance du monde moderne, "L'ange du bizarre" offre une palette de peintres peu souvent exposés en France (Degouve de Nuncques, Levy-Dhurmer, Friedrich, Fussli,...) dont les toiles restent extrêmement d'actualité. Le monde représenté est inquiètant mais pas effrayant. Il échappe à tout controle et souléve les angoisses du monde à venir.
Il y a une extrême contemporanité dans l'expo.
Comment ne pas se retrouver dans les confessions angoissés d'un Von Stuck, dans les appels au calme d'un Friedrich, dans les peurs devant l'hyper rationnalité de la révolution Française de Goya, dans les obscurs désirs sexuels de Fussli ? En parlant de nos rêves, ces peintures parlent de nous et de notre intemporalité. De notre attirance pour le noir que la modernité et ses dégueulis mécaniques n'ont su soigner.
L'exposition d'Orsay se tient jusqu'au 9 Juin. Allez y. Elle est passionnante, très bien faite et surtout vous fera voir des toiles symbolistes et romantiques que vous ne reverrez pas de sitôt en France.
Et comme écrivait Victor HUGO "L'homme qui ne médite pas vit dans l'aveuglement. L'homme qui médite vit dans l'obscurité. Nous n'avons que le choix du noir".
Noirs baisers.
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