Mes nuits rêvées parisiennes
Looking for Crapul (Call Girl / Call Click 8)
BLUE HOTEL (Call girl / Call clik 7)
Blue hôtel
Une asperge vient de me refermer la porte au nez. « No Sonya there » m’a t-elle affirmé avec un aplomb saisissant mêlé de dédain et de désinvolture. C’est impossible. Vendredi soir, elle était encore présente. Sur 69Annonces.com, elle est toujours« actuellement en tournée sur Paris pour 48h encore ». Un peu moins maintenant. Il me reste moins de deux jours pour la retrouver.
Avec cette mauvaise nouvelle, l’hôtel sépia à la gloire passée vire au jaune aigre teinté de cuivre et surtout de dégout. Que se passe t il dans cet hôtel que je ne peux expliquer ? Vendredi soir Sonya m’ouvrait la porte et me permettait de passer une heure sublime. Et ce lundi soir, c’est une autre fille. Une autre qui vient de l’Est apparemment aussi. Même chambre, fille différente et pourtant même profession semble t il …
Mes pas me guident vers la Tour Eiffel qui a perdu de sa superbe. Les touristes sont toujours au rendez vous mais elle ne scintille plus. On n’en voit plus le haut. Les nuages se situent à une quarantaine de mètres avant le troisième étage. On pourrait croire que la Tour les transperce fièrement avec force. Non elle semble happée par ces volutes grises, noirâtres, obscures. Je ne vois plus le symbole phallique de l’autre jour. Je ne vois plus rien, un squelette de ferraille plutôt. J’erre sans but en pensant à Sonya. Je ne sais pas comment la retrouver. Aucun indice ne s’offre à moi. Rien. Je n’ai qu’un numéro de téléphone mais qui me renvoie dans un pays étranger.
J’avais bien rencontré un certain« crapul » une fois. Un homme d’une mauvaise quarantaine d’année. Les cheveux grisonnant recouverts d’une casquette en cuir noire affublé d’un manteau d’une couleur tout aussi sombre. Je l’avais rencontré par le biais d’un forum dédié aux tribulations d’hommes inassouvis. « Hourra » C’était le nom de ce forum. A l’époque j’avais rencontré ce « crapul » dans un hôtel de la porte Maillot, ou se retrouvaient la plupart des putes de Paris qui faisaient leurs tournées.
Pour ne pas se faire repérés par les autorités, les aficionados de ce lieu l’appelait le « Bikini »,subtile référence à la porte Maillot. La crapule m’avait fait un clin d’œil lorsqu’il m’avait affirmé qu’i passait tout le temps à travers les mailles de BRP, brigade Répression du Proxénétisme, grâce à leurs codes.
- Alors pour éviter de se faire choper, on ne prononce jamais les vrais noms de lieux, prénoms de collègues, ni tarifs. Par exemple, cet hôtel on ne l’appellera pas le Greenwich mais le Bikini.
- Mais pourquoi le « Bikini » ?
- Bah, on est à 100 mètres de la porte Maillot. Porte .. ? Maillot .. ? Hey bein bikini -clin d’œil- tu vois du coup.
- Ah ouais. - J’hésitais à lui demander s’il pensait que les services de la DCRI mettraient plusieurs mois à déchiffrer ce code savamment trouvé -
Dans ce milieu, transitent tout de même beaucoup de cons, paranos assurés de détenir la vérité sur tout et un peu plus encore. Lors de cette conversation, j’ai notamment appris que nos échanges sur « Hourra » étaient border line. Au regard de la loi.
- En fait, si tu écris sur les filles, il faut faire attention, me glisse doucement « crapul » sur le ton genre le vieux sage apprend au jeune fougeux à être plus intelligent que le système.
- Bah pourquoi ? On a le droit en France d’aller voir les filles … Elles ont le droit de bosser.
- Ah bah oui bien sur sinon on irait tous dans les FKK Allemand se défouler !!!
- Ou à la Jonquera ! - assure son voisin en lui donnant un coup de coude révélant leur grande complicité en la matière-
- Oui bien sur qu’on peut, il le faut même. En revanche, tu sais quand on écrit sur les forums, ca peut être considéré comme du proxénétisme.
- Quoi mais pourquoi, on ne se fait pas d’argent avec !
- Mais la loi est complètement conne en fait. Le fait de valoriser, vanter ou faire du prosélytisme, appelle ca comme tu veux, est puni par la loi. Donc si la BRP veut nous faire chier, elle le peut.
- Bon ouais, faudrait vraiment qu’ils aient rien d’autre à foutre.
- Non, moi j’ai déjà été convoqué sur l’ile de la cité aux Mœurs -ancien nom mais le troisième luron fan de la Jonquera aime bien le romantisme de la police-. En fait, à force de voir des filles, j’en ai connu quelques unes très bien. Et en échange de bons commentaires sur les sites. Elles me faisaient des ristournes … Tu vois ce que je veux dire ?
- Non ? – me demandant de plus en plus ce que je faisais ici-
- Alors, reprend t-il, en écrivant des bons post : genre « Très belle fille, fidèle aux photos. Très douce, sensuelle, elle a beaucoup de discussion. Il faut aller voir cette fille, dépêchez vous », j’avais droit à des sodo gratuites, des extra ball–possibilité de faire une 2ème baise avec une fille pour le même tarif-, voire des heures gratuites – Du coup j’économisais pas mal de fric, tu vois ? Et les flics, ils m’ont dit que je participais au développement de la prostitution en leur faisant de la pub et que j’en tirais profit. Mais bon ils ont juste voulu me faire peur, y’a pas eu de suite. Alors oui je suis un punter mais pas un proxénète !
- C’est quoi, un punter ?
- Bah justement c’est nous. C’est quand on écrit sur les forums en échange de faveurs.
- Ok, moi j’écris presque pas. Je me contente d’aller en voir une ou deux de temps en temps.
Donc bon j’avais fait la rencontre de ces drôles d’hurluberlus du coté de la porte Maillot, dans le fameux hôtel « Bikini ». Un hôtel un peu courbé de plusieurs centaines de chambres parfaitement situé pour les filles. Les navettes Air France de Roissy les déposent juste en face, il y a d’ailleurs beaucoup de personnel naviguant dans l’hôtel, beaucoup de commerces de proximité, dont des pharmacies pour les capotes, et surtout pas loin des beaux quartiers situés plus au sud et à l’est.
Mon seul espoir pour retrouver Sonya est donc de retourner directement dans le 17eme arrondissement. Direction le Bikini !
Bises (à suivre...)
Days of the Lords (Call girl / Call clik 6)
Je viens de passer mon week end entier à l’intérieur du périphérique. Incapable d’en sortir malgré mes grognements incessants contre cette ville. Sorties, bars, restau. J’ai tenté de tirer le maximum de ces quelques kilomètres carrés pour ne plus penser à cet horrible lundi matin qui recommence. Inexorablement tous les sept jours, toujours ce même schéma répétitif. Toujours ce même métro blanc et vert avec ces rames bondées.
Je prends la grande ligne. Celle qui traverse Paris de l’Ouest à l’Est. Des quartiers résidentiels aux tours d’affaires. A mi chemin, là ou on a coupé quelques têtes je bifurque pour une autre ligne. Le changement est long. Il faut ressortir par l’arrière du quai pour ensuite emprunter un long couloir légèrement en pente. Je me souviens encore qu’il y a une quinzaine d’année, j’avais pris ce même changement en fumant pour aller passer mon premier entretien. Aujourd’hui non. Plus de clope pour le changement. Heureusement il y a encore un groupe assermenté par la Ratp pour nous faire croire qu’un vent d’Amérique du sud souffle dans les entrailles parisiennes. Allez encore une rame, quelques stations et je peux en sortir.
La porte du bureau est déjà entrouverte. A l’intérieur ca discute déjà du week end terminé, de la semaine à venir et de ces délais impossibles à tenir en quelques jours. Refuge derrière l’ordinateur pour s’isoler un peu. Profite, profite, profite encore. On m’appelle pour la réunion de 10h. Celle là va être dur.
Un nouveau client nous a contacté. Il va falloir cravacher dur. Je m’apprête à vérifier mon emploi du temps pour les semaines à venir sur mon téléphone. La page de Sonya est encore ouverte. Elle vient de s’afficher devant moi. Coup d’œil à son agenda« Je suis actuellement en tournée. Plus que deux jours » -Dans deux jours elle ne sera plus sur Paris-
Heureusement tous les regards des collègues sont tournés vers le mur, vers une seule et même direction : le schéma. Ce fameux dessin vers lequel nous allons tous devoir converger, bifurquer, pour se regrouper afin que le client approche de l’extase. Apparemment, le lundi matin certains sont prêts à tout donner pour satisfaire le client. Il faut le faire, sans trop se poser de question.
Seul réconfort, Sonya. Il y a toujours ce même 00 38 pour la joindre. Je ne peux pas la joindre avant 17 heures. Il faut que j’attende.
17h04. Sms : « Hi Sonya, are you free tonight ? What time is the best for you. I want to see you back again before you go back. Kiss ». Incapable de reprendre une activité normale en attendant la réponse, je vais discuter avec deux collègues qui ne cessent de parler du Schéma. 17h23 Toujours pas de réponse. C’est pas normal, ca ne leur prend que quelques minutes d’habitude de répondre. Il est 18h04. Je trépigne, tape et veux aller retrouver Sonya. On est lundi, je ne peux pas partir tout de suite du bureau quand même. Il faut que j’attende un peu. Est ce que j’ose aller taper directement à la chambre de l’hôtel de vendredi soir ? Je le fais ? J’y vais ? Normalement, on ne le fait pas ca. On peut pas. Il faut d’abord passer par ce numéro 00 38.
Il faut que je retrouve le texto de vendredi pour l’adresse et ce putain numéro de chambre. « Hi dear 30 mn 200e, 1h 250e. Tour Eiffel Hôtel. 18 avenue de Kane. 75015. Room 405. Confirm time rdv please ? ». C’est bon j’y vais. Il faut que je la voie.
J’ai fait ce trajet il y a peine 72h, pourtant là, tout est différent. Il n’y a plus de joie, d’insouciance ni l’impatience de vendredi soir. Là, c’est que du stress. Pourquoi ce coup de poing dans le cœur ? Pourquoi cette volonté d’obtenir une épaule pour pleurer dessus ? Je voudrai partager ses nuits, mes nuits.
Je suis devant l’hôtel. Il n’a pas été rénové durant le week end, mauvais signe. Peu importe, il faut que je monte au 4ème .
Trois coups secs sur la porte. Une asperge presque plus grande que moi m’ouvre.
« Sorry, but you are not Sonya. Is Sonya there ? »
« No meeting sir, no meeting »
« I want to see Sonya. I saw on the web her advertissement. She is still there for two more days »
« No sir No Sonya here. »
« Friday I was there, I have spend one hour with her. »
« No Sonya here. Never. Sorry I have to go »
A suivre....
"Habemus pipam" (Call girl / Call clik 5)
Notre nuit parisienne nous a conduit au « 41 » rue quincampoix. Après avoir traversé le rez de chaussée et croisé quelques couples débridés, nous découvrons l’intérêt de l’endroit. La salle ne fait pas plus d’une centaine de mètres carrés pourtant il m’est impossible d’observer, d’enregistrer et d’assumer tout ce qui se présente sous mes yeux. Pas tout de suite encore …
- « Deux vodkas Red Bull »
- « 48 euros »
- ....
Ma carte montre des signes de fatigue. Je décide d’arrêter le calcul mental. Il est 5h, Paris dort, en partie. Vaut mieux, c’est mieux. Sourire complaisant de la serveuse ou du serveur en me tendant les deux verres. J’avoue ne plus trop savoir de quel genre il s’agit : homme ou femme, la personne assume sa gamme. « Putain c’est cher Nico ici ». Focalisé, sans même me regarder, il tend sa main verre le verre, le saisit « Oui mais l’avantage est qu’ici, tu ne payes que les boissons. Tout le reste est gratuit. Tu peux ignorer ce qui se passe. Ou regarder, aller de couples en couples et aussi évidemment en profiter si tu sais y faire ». Pour savoir y faire, il suffit de suivre son regard. Une demie douzaine de personnes ont perdu toute notion de pudeur et semblent évoluer dans ce club comme s’ils étaient seuls au monde. Tout le monde les regarde, ils doivent aimer ca. Ils aiment ca, forcément. Je ne connais pas. Une femme culottée d’un petit diamant est prise en charge par deux hommes. Aucun mot n’est échangé. Pas même un regard. La gestuelle parfaite. Chaque mouvement entraine une réaction, un frissonnement qui dirige les 6 mains vers un plaisir partagé. Presqu’un triumvirat, Une partie à trois et pour tous. « Elle va avoir droit à la double pein’ » me beugle Nicolas à l’oreille. Pas besoin de décryptage particulier, j’avais compris le sens des manœuvres. Derrière ce trio, la salle se termine en demi-cercle au milieu duquel est retranché une alcôve faite de coussins rouges et de lampes baroques qui, elle même, semblent de plus ne plus mal à l’aise pour soutenir la lumière au dessus de la femme au corps nu. Elle sait que seuls quelques uns peuvent la voir. Entre elle et moi, un couloir. Rien d’autre. Personne autour ne peut nous atteindre. Je suis sa proie. Elle rien que pour moi. – Non c’est pour moi ? Pourquoi moi ? M’en fous, faut que j’y aille. Oui, elle se caresse croyant que je vais la délivrer d’ici quelques instants – Elle me fait un clin d’œil et sort de l’alcôve. Le regard est tenu et la démarche fière. Elle monte d’autres escaliers puis prend le couloir. « Alors j’y vais, tu penses ? »
« Vas-y, c’est gratos ici. Elles font ca parce qu’elles adorent ca. Toutes ». Le temps de finir mon verre. Quelques gorgées. Elle est partie en haut, a disparu derrière un mur. - Je dois y aller- . Plus que quelques gouttes au fond du verre. « Allez ! ». Je suis sa direction, monte l’étage et tombe sur trois gars qui attendent l’un derrière l’autre. Au bout du couloir, deux poubelles vertes fluos estampillées du logo de la mairie et juste à coté un tabouret coincé entre les poubelles et le mur sur lequel figure la femme au corps nu. Elle s’affaire, prend soin et tente de satisfaire chaque festivalier. Il n’y a aucune contrepartie à cette séance. Ils le savent bien. Elle fait ce qu’elle sait très bien faire et eux patientent sagement jusqu’à ce que le prédécesseur se libère.
Personne ne parle. La mécanique est drôlement bien rôdée - Quel but ?- Pourtant, je ne peux m’empêcher de prendre ma place. Ils ne sont plus que deux devant moi. Je taxe du feu à mon acolyte, sourire gêné mais impatient du mec qui va se faire son petit kiff de la semaine. Pour moi ca sera le second depuis Sonya. Je le regarde se délecter une fois qu’elle a décidé de le prendre en main. Une protection, ca me rassure. Elle se fait plus frénétique. Il vibre, se trémousse, se raccroche au mur du bras droit puis fléchit les jambes dans un abandon submersible. C’est mon tour. Le même regard, que quelques minutes plus tôt, me dévisage à nouveau. Sauf que là, nous ne sommes pas éloignés de 6 mètres. Une dizaine de centimètres, pour le moment. Je la regarde de haut. Elle lève la tête vers moi une dernière fois, puis je plonge ma main dans sa chevelure et l’oriente pour mieux m’oublier. Le temps n’est plus compté. Plus rien n’existe, même les deux mecs qui patientent derrière moi. Alors que j’ai besoin de mes deux bras pour me tenir sur le mur, je connais mon deuxième événement de la soirée. Je vois sa tête ressortir, un sourire malicieux me regarde « Habemus pipam ».
Je récupère mes esprits et retrouve Nico toujours en train de regarder le parterre de corps qui se chevauchent, s’enlacent et se perdent. Il est temps de partir. La porte s’ouvre sur une rue humide. La petite bruine parisienne nous caresse le visage. Il est presque sept heures et la première nuit de mon week end vient de se passer sans encombre mais avec de nouvelles envies. Je repense à Sonya. Elle me manque déjà. Il faut que je retourne dans le 7ème.
(Call girl / Call clik 4) "Les chevaliers du fiel"
Cela fait six heures désormais que je suis dans l’appartement de Belleville chez Nico. Je suis incapable de dire ce dont on a parlé, mais on a fait que ca. Les bouteilles se dressent fièrement sur la table basse. Beaucoup sont vides. Il fait encore nuit dehors. Un faible halo de lumière lunaire vibre sur le zinc des toits de la capitale. Les derniers instants de la nuit. Encore deux ou trois heures. Je n’ai pourtant aucune envie de dormir.
- Alors il en reste un peu ?
- Oh mec, ca va là on va pas dormir.
- T’inquiète ah, quelques vodkas suffiront. Bon et puis tu ne vas garder le reste pour le réveil. Allez come on !
Je m’occupe de servir deux vodkas RB. Nico tente, lui, de garder le parallélisme des lignes. Il s’y affaire le petit. Prends le temps. Méthodique. Précautionneux. On a l’impression qu’il est en train de préparer le repas de son propre enfant. Non là il est attentif car c’est de lui dont il s’agit - et Dieu sait que dans ce genre de situation nous sommes assez egocentrique-,de nous plus précisément. Il est un peu plus de sept heures déjà. Aucun bruit de circulation au dehors. Les parisiens semblent dormir. Pourtant, nous souhaitons aller toujours plus loin, plus haut, plus fort. Et retrouver les quelques parigos toujours debouts, même s’ils sont à quatre pattes. Surtout même si elles le sont.
Aucun message sur le téléphone, pas trop de connaissance debout à cette heure. Quelle solution ? Prendre le scooter et descendre vers le cœur de la ville. C’est peut être ici bas que nous retrouverons un peu de chaleur humaine et de quoi satisfaire nos envies.
Les casques sur la tête, nos jambes enfourchent le 125 de Nico. « T’es sûr que tu peux conduire là ? T’inquiète j’suis au top. Pas moyen de croiser la marée chaussée par ici, ils ne sont que sur des gros points de circulation ». Incroyables effets de l’alcool et du trésor cellophané qui nous permet de croire que nous sommes invincibles, forts et au delà de tout écart de conduite. Les deux roues de 11 pouces percutent les pavés les uns après les autres, République et ses travaux nous obligent à faire un détour mais Nico ne l’entend pas ainsi. « Non mais fais pas le con. On va se faire arrêter comme ca ». Il ne m’entend sûrement pas. Il se trouve peut être dans un jeu virtuel sauf que là on a qu’une seule vie -mais avec plusieurs nuits, ce qui me réchauffe un peu le cœur-. Rue du temple, rue Turbigo, ah non détour à gauche in extremis ca sera donc la rue Beaubourg. Mais où m’emmène t-il ? Droite, gauche re-droite, ca sera la rue Rambuteau. Il me demande de descendre, pose son pied sur la béquille, met son scoot en équilibre. pas le temps de penser à l’antivol, et me sort tout de go « Tu connais le 41 ? ». « Le quoi ? Non pas entendu parlé. C’est quoi ? » « Ah ouais t’as perdu ton temps toi. Mais crois moi. Une fois que tu connaitras ce lieu tu en parleras à tout le monde … ».
La rue Quincampoix et ses immeubles de travioles, quelques graph au pochoir et la fameuse porte de ce numéro 41. Mon index appuie fébrilement dessus -comme si je voulais reprendre la situation en main-. Un vasistas s’ouvre. Deux grands yeux blancs qui balaient de droite à gauche. « Ok ».
Une fois les vestes déposées, nous passons devant une première salle avec un plasma en son haut qui diffuse un porno relativement daté. Un goût d'ancien qui fait frémir deux couples qui se délectent en s’embrassant corps et âmes. Aucune inhibition. Leurs corps s’entrelacent alors qu’une tierce personne vient s’approcher d’eux tout en abaissant sa main vers ce qui lui procurera un triste plaisir égoïste. L’endroit a un côté sordide, glauque. Mais pour autant il est hautement irrésistible pour y passer la fin de nuit, mais sûrement plus pour y déverser son fiel accumulé tout au long de la semaine. Nous empruntons l’escalier métallique, baissons les têtes, l’escalier vire à droite, quelques marches puis la scène. Nous traversons un grand nuage de fumée –oui car dans cet endroit nous pouvons encore cloper tranquillement- puis les altostratus traversés, nous arrivons dans la zone de turbulences …
Bises ( à suivre )