Panamecity

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Days of the Lords (Call girl / Call clik 6)

Je viens de passer mon week end entier à l’intérieur du périphérique. Incapable d’en sortir malgré mes grognements incessants contre cette ville. Sorties, bars, restau. J’ai tenté de tirer le maximum de ces quelques kilomètres carrés pour ne plus penser à cet horrible lundi matin qui recommence. Inexorablement tous les sept jours, toujours ce même schéma répétitif. Toujours ce même métro blanc et vert avec ces rames bondées.

 

Je prends la grande ligne. Celle qui traverse Paris de l’Ouest à l’Est. Des quartiers résidentiels aux tours d’affaires. A mi chemin, là ou on a coupé quelques têtes je bifurque pour une autre ligne. Le changement est long. Il faut ressortir par l’arrière du quai pour ensuite emprunter un long couloir légèrement en pente. Je me souviens encore qu’il y a une quinzaine d’année, j’avais pris ce même changement en fumant pour aller passer mon premier entretien. Aujourd’hui non. Plus de clope pour le changement. Heureusement il y a encore un groupe assermenté par la Ratp pour nous faire croire qu’un vent d’Amérique du sud souffle dans les entrailles parisiennes. Allez encore une rame, quelques stations et je peux en sortir.

La porte du bureau est déjà entrouverte. A l’intérieur ca discute déjà du week end terminé, de la semaine à venir et de ces délais impossibles à tenir en quelques jours. Refuge derrière l’ordinateur pour s’isoler un peu. Profite, profite, profite encore. On m’appelle pour la réunion de 10h. Celle là va être dur.

Un nouveau client nous a contacté. Il va falloir cravacher dur. Je m’apprête à vérifier mon emploi du temps pour les semaines à venir sur mon téléphone. La page de Sonya est encore ouverte. Elle vient de s’afficher devant moi. Coup d’œil à son agenda« Je suis actuellement en tournée. Plus que deux jours » -Dans deux jours elle ne sera plus sur Paris-

Heureusement tous les regards des collègues sont tournés vers le mur, vers une seule et même direction : le schéma. Ce fameux dessin vers lequel nous allons tous devoir converger, bifurquer, pour se regrouper afin que le client approche de l’extase. Apparemment, le lundi matin certains sont prêts à tout donner pour satisfaire le client. Il faut le faire, sans trop se poser de question.

Seul réconfort, Sonya. Il y a toujours ce même 00 38 pour la joindre. Je ne peux pas la joindre avant 17 heures. Il faut que j’attende.

17h04. Sms : «  Hi Sonya, are you free tonight ? What time is the best for you. I want to see you back again before you go back. Kiss ». Incapable de reprendre une activité normale en attendant la réponse, je vais discuter avec deux collègues qui ne cessent de parler du Schéma. 17h23 Toujours pas de réponse. C’est pas normal, ca ne leur prend que quelques minutes d’habitude de répondre. Il est 18h04. Je trépigne, tape et veux aller retrouver Sonya.  On est lundi, je ne peux pas partir tout de suite du bureau quand même. Il faut que j’attende un peu.  Est ce que j’ose aller taper directement à la chambre de l’hôtel de vendredi soir ? Je le fais ? J’y vais ? Normalement, on ne le fait pas ca. On peut pas. Il faut d’abord passer par ce numéro 00 38.

Il faut que je retrouve le texto de vendredi pour l’adresse et ce putain numéro de chambre. « Hi dear 30 mn 200e, 1h 250e. Tour Eiffel Hôtel. 18 avenue de Kane. 75015. Room 405. Confirm time rdv please ? ». C’est bon j’y vais. Il faut que je la voie.

J’ai fait ce trajet il y a peine 72h, pourtant là, tout est différent. Il n’y a plus de joie, d’insouciance ni l’impatience de vendredi soir. Là, c’est que du stress.  Pourquoi ce coup de poing dans le cœur ? Pourquoi cette volonté d’obtenir une épaule pour pleurer dessus ? Je voudrai partager ses nuits, mes nuits.

Je suis devant l’hôtel. Il n’a pas été rénové durant le week end, mauvais signe. Peu importe, il faut que je monte au 4ème .

Trois coups secs sur la porte. Une asperge presque plus grande que moi m’ouvre.

« Sorry, but you are not Sonya. Is Sonya there ? »

« No meeting sir, no meeting »

« I want to see Sonya. I saw on the web her advertissement. She is still there for two more days »

« No sir No Sonya here. »

« Friday I was there, I have spend one hour with her. »

« No Sonya here. Never. Sorry I have to go »

 

 

 

 

A suivre....



13/04/2013
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